Effroi |
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de Natacha Nisic Natacha Nisic a pensé l'exposition Effroi à la suite d'un voyage à Auschwitz où elle était venue réaliser le film "la porte de Birkenau" pour le Mémorial de la Shoah. A la fin du tournage, elle prend deux photographies d'un réservoir du camp. A l'angle gauche du réservoir, sur l'escalier plongeant dans l'eau, se tient un crapeaud. Au moment de faire une seconde photographie, un autre crapeaud surgit du fond de l'eau. Ce n'est qu'en développant et en agrandisssant ces photographies, qu'elle découvre qu'une forme effrayante apparaît dans l'eau stagnante. La décision d'interroger le statut de cette image autant que la possibilité
ou non d'y répondre est venue ensuite. Dans l'action, l'artiste, à peine visible dans le cadre, plonge dans l'eau, en ressort immédiatement et s'enfuit en courant. « Ce film est une réponse à l'acte photographique et à ce qu'il a suscité, comme une inversion du processus de l'image, un travail en négatif. De la vie rendue à la surface de l'eau, rendue à la mare et à ce qu'elle contient ». Effroi se situe dans une zone qui interroge les modes de transmission de la mémoire. On se trouve là, face à l'effroi, dans l'entre-deux, dans l'incapacité d'avancer ou de reculer. Montrer les photographies accompagnées du film questionne le statut même des images. «Comment l'invisible est rendu visible lorsque la trace photographique dépasse l'impression rétinienne. L'image se situe dans cet interstice entre ce que l'on a cru voir, et ce que l'on croit voir, dans un champ compris entre l'interprétation symbolique et le document. » L'exposition présente d'autres photographies, prises dans le camp ou à proximité ( La mare aux cendres , La Vistule ) et un film, tourné à Bierun, à 4,5km d'Oswiecim, qui prolongent la réflexion sur la mémoire des lieux. L'artiste a aussi porté un soin particulier à restituer les sons et les chants d'oiseaux que l'on peut entendre aujourd'hui dans le camp.le film Effroi, durée 8'10", DVCam et super 8
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film de documentation réalisé par Camille Le Bris |